Résumé :
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La nécessité d'étudier les problèmes éducatifs, sociaux ou psychologiques sous l'angle d'une recherche véritablement scientifique naquit avec le XXe siècle. Un positivisme souvent strict s'instaura au sein des sciences sociales et avec lui la méthode expérimentale qui ne cessa de se développer et de se raffiner. Durant près de cent ans, cette orientation épistémologique et méthodologique ne fut aucunement remise en cause. Au cours de cette dernière décennie, pourtant, un nombre croissant de chercheurs vont mettre en question l'approche expérimentale classique, insuffisante, selon eux, à explorer la réalité éducative et sociale, complexe et en perpétuelle évolution. Des courants tels que la phénoménologie, l'interactionnisme symbolique, l'approche dialectique - susceptibles de mieux prendre en compte la complexité des situations, leurs contradictions, la dynamique des processus et les points de vue des acteurs - vont être pris en considération. Ainsi, à l'heure actuelle, deux grandes tendances épistémologiques et méthodologiques coexistent. Souvent, elles s'affrontent. Rarement, encore, elles s'articulent. Le présent ouvrage expose, d'une part, les éléments du débat qui opposent les deux courants et, d'autre part, plaide en faveur d'une dialectique entre les deux démarches divergentes, dans l'espoir d'aboutir en fin de compte à une synergie fructueuse. Tâche difficile, certes, mais combien prometteuse... Dans quelle mesure l'instrumentation de recherche est-elle marquée par ces bouleversements ? De quels instruments peuvent disposer les chercheurs qui désirent recueillir et traiter un matériau qualitatif, c'est à dire apte à saisir les structures de significations subjectives du sujet tout en sauvegardant une rigueur scientifique optimale ? Telles sont les questions auxquelles cette étude tente de répondre.
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