Résumé :
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Cette thèse étudie le lien entre l’éducation post-secondaire et le bien-être dans une perspective comparative internationale, utilisant une conceptualisation du bien-être éclairée par l’approche des capabilités et les théories de l’épanouissement. Fondée sur une approche intégrant les perspectives des capabilités et du capital humain, l’éducation post-secondaire, opérationnalisée comme le diplôme le plus élevé obtenu, est supposée être significativement liée avec le bien-être, toutes choses étant égales par ailleurs, au niveau de l’individu et du pays. Des critiques majeures de ces approches, qui supposent des effets indirects par le biais de l’emploi au niveau individuel et par le biais des facteurs économiques au niveau national, sont également étudiées.Au-delà de ces liens globaux, des différences par pays sont anticipées. Par conséquent, un cadre analytique qui réunit la littérature des régimes de protection sociale et la recherche comparative sur l’éducation en Europe est proposé, basé sur une taxonomie analytique mesurant la stratification et decommodification de l’éducation post-secondaire dans un pays. Cette grille de lecture des « régimes éducatifs du bien-être social » est mobilisée pour comparer les niveaux de l’éducation et le bien-être parmi des individus et des pays, et le lien entre eux, examinant l’interaction « macro–micro » entre les arrangements institutionnels nationaux et les résultats relatifs à la qualité de vie. Ces effets sont testés paramétriquement dans des analyses de régression utilisant des termes d’interaction (afin d’évaluer les effets modérateurs) et une procédure en deux étapes de modélisation multi-niveaux, ainsi que des modèles de médiation comparant des perspectives de capital humain–capabilités (« human agency ») et des critiques relatives à la sélection sociale.Ces résultats sont interprétés au travers d’une optique ciblée sur les inégalités éducatives relatives à la qualité de vie, constatant que l’éducation et le bien-être sont significativement associés aux niveaux « micro » et « macro », toutes choses étant égales par ailleurs. Toutefois, les tendances dans l'intensité et le sens de cette relation entre pays sont complexes, variant avec l’opérationnalisation du bien-être utilisée et différant autant en fonction du niveau de stratification éducationnel que de decommodification éducationnel. Ces résultats appuient l’argument que les systèmes éducatifs jouent un rôle déterminant dans la formation des inégalités du bien-être.
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