Résumé :
|
La première année à l’université est marquée par un taux de réussite et de persévérance assez faible. Pour expliquer ce phénomène, on a d’abord pris en compte les caractéristiques sociodémographiques et le passé scolaire des étudiants. Mais, depuis une trentaine d’années, d’autres dimensions ont été étudiées en se basant sur des courants théoriques distincts. D’une part, les modèles éducationnels (Tinto, 1975, 1997 ; Bean, 1980) soulignent à la fois l’importance des expériences sociales et académiques vécues lors de la transition à l’université et l’importance de l’ajustement entre les caractéristiques individuelles et institutionnelles ; d’autre part, les modèles motivationnels (Wigfield & Eccles, 2000 ; Eccles & Wigfield, 2002 ; Kahn & Nauta, 2001) se focalisent sur les attributs personnels des étudiants (par exemple le sentiment de compétence, les représentations des buts, etc.). En validant le modèle de Tinto dans le contexte éducationnel belge et en analysant le rôle complémentaire du sentiment d’efficacité personnelle, nous tentons ici de mettre en évidence l’apport de ces différents courants théoriques dans la compréhension des facteurs de persévérance. Cette contribution s’intéresse particulièrement à l’intention de persévérance, mesurée dès les premières semaines passées à l’université, car elle constitue l’un des facteurs majeurs dans la persévérance effective et est positivement associée à la réussite finale. Nos résultats démontrent que la persévérance et la réussite, loin d’être déterminées exclusivement par le bagage d’entrée de l’étudiant, sont significativement influencées par des variables individuelles et des variables contextuelles, ainsi que par l’interaction entre les deux. Cet article met ainsi en lumière l’importance du contexte éducatif et le rôle que peuvent jouer les acteurs du terrain. Ces derniers peuvent soutenir la persévérance et la réussite des étudiants, non seulement par la mise en œuvre de dispositifs pédagogiques adaptés (misant sur les relations entre pairs, l’apprentissage coopératif, l’utilité et l’intérêt des activités), mais aussi par leurs interventions auprès des étudiants pour soutenir leur sentiment d’efficacité personnelle et la construction de leur projet de formation.
|