Résumé :
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On considère classiquement qu’un étudiant qui choisit sa filière d’études supérieures en fonction d’un projet personnel mûrement réfléchi maximise ses chances de réussite. La présente étude a pour but d’examiner de manière empirique et critique cette relation qui, bien qu’elle soit souvent posée a priori sans qu’on en vérifie la validité, étaye bon nombre de dispositifs d’information et d’orientation mis en place pour faciliter la transition entre le secondaire et le supérieur. Sur la base d’une enquête préalable menée par questionnaire auprès de 207 futurs étudiants, une étude longitudinale et qualitative a été conduite par entretiens semi-dirigés sur un échantillon de 29 étudiants, tout au long de leur première année d’enseignement supérieur. En croisant la manière dont ces étudiants justifient leur choix de filière et la manière dont ils relatent la gestion de leur nouveau « métier », les résultats permettent de situer plus finement le rôle du projet dans l’instauration d’une motivation aux études supérieures. Ils montrent notamment combien l’injonction au projet peut se révéler, d’une part, paradoxale tant le choix s’est parfois fait sous la contrainte et, d’autre part, infondée tant la focalisation sur un projet, surtout professionnel, peut faire passer l’étudiant à côté de ce qui sera central pour sa réussite, à savoir la construction d’un rapport positif, ici et maintenant, aux savoirs universitaires.
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