Résumé :
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Beaucoup d’études décrivent les usages et les pratiques numériques des étudiants sans nécessairement évaluer les effets qu’ils produisent sur les apprentissages et sur la réussite universitaire. L’article explore la place qu’occupe désormais le numérique dans les manières d’étudier et ses effets sur les résultats aux examens. Il s’appuie sur une enquête quantitative menée auprès de 625 étudiants français inscrits en premier cycle universitaire dans l’un des trois domaines de formation suivants : Santé, Sciences et techniques, Lettres et Sciences humaines et sociales. L’enquête vise d’une part à mesurer l’intensité des activités numériques académiques : téléchargement ou non des supports déposés par les enseignants sur une plateforme, interactions à distance entre les étudiants, prise de notes ou non avec un ordinateur, temps passé sur Internet pour étudier, etc. Elle cherche d’autre part à déterminer l’influence de ces activités sur la moyenne semestrielle, tout en contrôlant les déterminants avérés de la réussite universitaire que sont la scolarité antérieure et les stratégies d’apprentissage. Les analyses montrent que les étudiants s’emparent assez peu des outils numériques pour étudier en profondeur et que lorsqu’ils les utilisent, c’est essentiellement dans une visée instrumentale. Par ailleurs, les modélisations statistiques révèlent l’absence d’effet significatif des activités numériques des étudiants sur les résultats aux examens.
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