Résumé :
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Les universités françaises sont en crise car le taux d’échec et d’abandon y est prégnant depuis plusieurs années. Les réformes nées ou naissantes poursuivent toutes le même but : la réussite. Alors que plusieurs dispositifs d’aide sont désormais offerts aux étudiants, ce travail se propose d’approfondir les travaux menés sur le non-recours au tutorat méthodologique. Il interroge pour cela la variable « information », et s’articule autour de trois hypothèses. - Les étudiants de premier cycle ont des capacités attentionnelles limitées qui les empêchent de faire des choix rationnels.- La surabondance informationnelle en premier cycle ne permet pas aux étudiants de recourir au tutorat méthodologique.- Les étudiants « engagés » qui reçoivent une information claire des potentialités et des objectifs du dispositif d’aide, et qui l’utilisent de manière optimale, réussissent. Pour les tester, nous avons fait appel à deux outils d’enquête complémentaires.Dans un premier temps, vingt-deux tuteurs ont été interviewés, ainsi que la directrice des études et de la vie universitaire, et trois directeurs d'Unité de Formation et de Recherche (UFR). Les résultats de ces enquêtes qualitatives réalisées in situ, révèlent que le tutorat méthodologique souffre de défauts d’information, et que des efforts doivent être fournis dans ce domaine. Des pistes d’amélioration pour informer efficacement les primo-entrants en vue d’augmenter le taux de fréquentation aux séances de tutorat sont donc présentées. Dans un second temps, ont été interrogés par questionnaires 392 étudiants de première année issus des trois facultés que compte l’Université de Haute-Alsace (UHA). Cette enquête avait pour buts de vérifier si les étudiants de premier cycle étaient bien informés des potentialités et des objectifs du tutorat méthodologique, et de faire le lien entre l’étudiant, usager d’un dispositif d’accompagnement méthodologique ou pédagogique, et le dispositif lui-même dans l’atteinte des objectifs qu’il s’est donnés. A partir du « modèle d’efficacité individuelle d’un dispositif d’accompagnement méthodologique ou pédagogique » de Ben Abid-Zarrouk (2013), les virtualités d’un tel outil ont été questionnées ainsi que les caractéristiques de ses utilisateurs. Cette recherche montre notamment que les étudiants qui établissent des stratégies de réussite optimale, qui sont attentifs aux informations relatives aux potentialités des dispositifs d’aide à la réussite en termes de réussite, qui l’estiment utile et qui en sont donc satisfaits, réussissent mieux que les autres, y compris les tutorés. Puis, en s’appuyant sur l’analyse factorielle, cette cohorte a pu être découpée en cinq classes : « Les Scolaires », « Les Oisifs », « Les Retardataires », « Les Irréprochables » et « Les Inadaptés », et huit variables qui se rapportent au tutorat ont pu être caractérisées.
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