Résumé :
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Nous vivons dans un monde problématique, sans certitudes fixes. Désormais l'expérience est celle d'un flux héraclitéen. Nous sommes devenus des marins. Les intégristes voudraient jeter l'ancre en pleine tempête et les relativistes se laisser aller au fil du courant. La seule issue est d'apprivoiser le devenir dans un processus de problématisation - dont la démarche scientifique fournit le paradigme -, processus qui articule doutes et certitudes sans remettre tout en question à chaque fois et qui permet des résultats provisoires certes mais suffisamment assurés pour progresser. Il faut donc concevoir l'éducation comme problématisation. Ce qui implique de doter les jeunes de nouveaux types de repères : boussole et cartes avec lesquels ils pourront s'orienter eux-mêmes sur le fond d'un héritage, d'une expérience transmise. Une philosophie de l'éducation inspirée de la problématologie de John Dewey et de Michel Meyer, permet un autre regard sur l'évolution des normes éducatives, sur les schèmes qui les sous-tendent, sur le savoir et la culture scolaire, sur l'émancipation.
Michel Fabre est agrégé de philosophie, professeur en sciences de l'éducation à l'Université de Nantes, chercheur au Centre de Recherche en Éducation de Nantes (CREN) et rédacteur en chef de la revue en ligne Recherches en Éducation. Il a notamment publié : Penser la formation (PUF, 2e édition 2006), Situations problèmes et savoir scolaires (PUF, 1999), Gaston Bachelard. La formation de l'homme moderne (Hachette, 2001), Le problème et l'épreuve. Formation et modernité chez Jules Verne (L'Harmattan, 2003), et Philosophie et pédagogie du problème (Vrin, 2009).
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