Résumé :
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À la fin des années 1990, le rôle de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale fait l’objet de vives polémiques au cours desquelles se confrontent la mémoire portée par les acteurs du passé et l’histoire en tant qu’interprétation de ce passé. Les tensions et les controverses, largement relayées dans la société, n’épargnent pas le monde scolaire. Ainsi, jusqu’en 2008, plus de vingt mille élèves de Suisse visitent l’exposition L’Histoire c’est moi qui médiatise les témoignages audiovisuels de personnes racontant leurs souvenirs de l’époque de la guerre. En suivant la manière dont cette exposition a été vécue par le jeune public, ce livre étudie l’expression et la réception de la parole du témoin dans le champ scientifique, dans l’espace public et dans le monde scolaire. Il interroge à la fois la construction de la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale en Suisse et la contribution des témoignages oraux à la formation intellectuelle des élèves. Il montre comment se tisse le lien intergénérationnel entre témoins et élèves autour d’une représentation partagée du passé, souvent lisse et consensuelle, plus rarement critique et nuancée.
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