Résumé :
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En France, l'évaluation des enseignements par les étudiants (EEE) n'est pas un outil de gestion de la carrière des universitaires, c'est un outil d'information à destination des seuls enseignants-chercheurs. Toutefois, le caractère formatif de cet outil reste à débattre car il est largement dépendant des comportements des enseignants-chercheurs. Pour que l'EEE puisse s'inscrire dans une logique de développement professionnel, il est nécessaire que les résultats soient utiles aux enseignants (Perret & Demougeot-Lebel, 2014) et que les enseignants accordent du crédit à ses résultats afin qu'elle peut être envisagée sous l'angle de l'Evaluation-Conseil, qui découle de l'évaluation formative ou " évaluation pour les apprentissages " (Jorro, 2007; Bedin, 2007; Lanares 2009) en offrant aux enseignants universitaires d'aller au-delà du constat, en s'engageant dans une pratique réflexive (Schön, 1993). En s'appuyant sur une enquête auprès de plus de 200 enseignants du CIPE, cet article montre que les résultats de l'EEE ne sont pas ignorés et qu'ils sont susceptibles d'être un facteur incitatif de changement dans les pratiques pédagogiques. La nature des changements effectués est également présentée, ainsi que la posture des enseignants face aux résultats de l'EEE. Il précise également qu'une partie non négligeable des enseignants-chercheurs ne savent pas comment introduire les changements qu'ils jugent pourtant nécessaires. Ce qui souligne la nécessité d'allier évaluation des enseignements et accompagnement des enseignants, rejoignant ainsi certaines réflexions actuelles sur le développement professionnel des enseignants-chercheurs universitaires (Douady, 2012 ; Younès, 2009 ; Rege Colet, 2009 ; Clément et al., 2011).
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